Questions/réponses

 

Coupes autour de Saint-Jean-aux-Bois

Il m'arrive assez souvent de prendre la route D602 entre Saint-Jean et Vieux Moulin. Bien qu'acquis à la théorie de coupes régulières d'arbres pour entretenir un sain renouvellement de la forêt, et une juste rémunération de l'ONF, je reste perplexe face aux deux zones relativement importantes (plus d'un demi hectare chacune) bordant la route, côté droit en direction de Vieux-Moulin, assez voisines l'une de l'autre, avec des coupes à blanc impressionnantes. Zones plutôt proches de St Jean. S'agit-il d'une nouvelle théorie d'exploitation concentrée en zones ? (C.D.)

 

Les deux zones exploitées à blanc sont, en réalité, une seule parcelle. Pour le moment, ces deux parties sont séparées par un peuplement d'épicéas que l'ONF voulait garder dans un but environnementale en évitant une trop grande surface exploitée. Malheureusement les attaques de scolytes, qui font des dégâts considérables dans les épicéas de toute la France, vont le contraindre à les couper. Voilà pour la réponse pour les deux zones.

Il est vrai que l'ONF essaie, en fonction des peuplements, notamment en raison de leur état sanitaire, d'exploiter des zones plus petites comme il l'a toujours fait. Mais l'exploitation est fonction des essences et de leur état de santé.

Vous avez pu remarquer que, dans le fond de la parcelle, un îlot de hêtres avait été conservé, son état de santé le justifiait.

Ces coupes, qui vous paraissent importantes, sont sur des peuplements de hêtres en dépérissement. Le hêtre, contrairement au deux chênes, sessile ou pédonculé, dès qu'il commence à dépérir doit être exploité pour ne pas perdre toute sa valeur de bois d'oeuvre ce qui serait très préjudiciable pour l'économie forestière.

Évoquons un court instant l'investissement pour leur plantation. Il remonte à 120 ou 150 ans. Après une si longue période on peut attendre en retour une récolte de bois de valeur.

 

Cher Monsieur, je reste à votre disposition pour toute question que vous pourriez vous poser sur la sylviculture de la forêt de Compiègne en espérant pouvoir chaque fois vous répondre.                                 (Hugues de Grandmaison)

 

Morilles, fausses morilles, gyromitres...

Quels sont vos commentaires sur ce champignon trouvé en forêt il y a quelques semaines. Que peut-on dire en effet sur sa présence et sa toxicité ? (J-L Helle)

 

Vous avez ici ce que les américains appellent "false morel" et nous fausse morille. Il s'agit donc d'une espèce que vous avez récoltée sous conifère sur sol thermophile (je n'ai pas cette espèce sur le noyonnais) = Gyromitra esculenta. Contrairement à la traduction d'esculenta = commestible, il est très fortement recommandé de ne pas manger ce champignon qui a fait déjà de nombreux morts, même blanchi, même bien cuit, même séché (présence de pipérazine me semble t-il). Ce n'est donc pas une morille, les spores sont d'ailleurs bien différentes mais il y a de nombreuses confusions et donc des intoxications. Il y a toujours des personnes bien plus malignes que les autres qui vous diront qu'elles en mangent de père en fils mais c'est la roulette russe donc à ne surtout pas consommer. Je sais que sur Compiègne, le sud de l'Oise, il n'est pas rare d'en trouver, forêt d'Ermenonville par exemple. (Philippe Clowez, pharmacien)

 

 

Comment sont valorisés les arbres des différents massifs forestiers lorsqu'ils arrivent à maturité ?

(Xavier Jespierre)

Arrivé à maturité, un arbre est coupé ou peut survivre un certain temps, pour le plaisir des yeux, dans une réserve biologique dirigée (c'est lors de la coupe que les plus beaux arbres sont conservés en carré de sénescence). Cette étape peut se prolonger par une réserve biologique intégrale où l'arbre deviendra un hôtel 4 étoiles pour insectes.

La vie d'un arbre se rapproche de celle de l'homme : arrivé à maturité, il disparaît pour laisser place à sa descendance. Cependant, attention à ne pas humaniser les arbres ! (HG)